La vraie vie.
Qui l'aurait cru ? Il existe bel et bien une vie après les études. Hors des salles de classe, par delà les portails de nos chers lycées où nous avons tant passé de temps, il existe un monde inexploré. Bien trop inconnu, je crois. . surtout, bien trop éloigné de ce que l'on nous apprend. Ah, oui, nous sommes bien dorlotés, choyés, lorsque nous sommes encore dans notre cocon. Puis paf, un beau jour, il est temps de naître, de se rendre compte que tout ce qui a été vécu jusqu'à maintenant, c'était pour de rire. On nous apprend les guerres, le taylorisme, le désir, ou le bonheur et l'on croit maîtriser le sujet sur le bout des doigts. On connait plus ou moins l'histoire de notre pays, on a une vue d'ensemble du commerce internationnal, et puis on sait parler plusieurs langues ! Toutes ces choses sont des concepts lointains que l'on injecte en nous, une base sur laquelle nous devrons plancher au cours de notre existence. Jusqu'alors, nous n'avions pas eu de travaux pratiques, on se contentait de lire toutes ces choses dans les livres. Et les études s'arrêtent un instant, se mettent en pause : allez, tu as l'âge de travailler maintenant !
Et l'on rencontre des gens qui ne sont pas des profs, des jeunes qui ne sont pas des élèves, et des situations dont on avait plus ou moins entendu parler. On trouve un travail dans une usine. Ah, c'est donc ça le Taylorisme, c'est donc ça ce qu'ils appellent la déshumanisation, l'homme-machine. Je comprends mieux. C'est ça que vivent certaines personnes toutes leur vie, c'est donc pour éviter de faire cela même que je fais des études, donc. Au delà du lycée, il existe donc des vrais gens, qui eux, ne font pas des débats en carton sur des concepts philosophiques, qui ne cherchent pas à savoir si c'est mieux d'écrire "autant pour moi" ou "au temps pour moi", et qui ne te reprennent pas quand tu dis "c'est la fille à Denis.". Ils te disent bonjour, te demandent si ça va, cherchent plus ou moins à causer du temps qu'il fait, et aiment critiquer celui qui leur donne des ordres. Et nous, on étudie pour devenir cette personne là, celle qu'ils appellent " le tiroir caisse " ou "le bandit manchot". Car en faisant des études, si on se débrouille bien, on arrivera à un poste plus élevé que ceux qui triment depuis des années. On ne saura pas tout ce qu'ils doivent vivre pour remplir nos quotas, et à vrai dire, cela ne nous intéressera pas. L'important, c'est le rendement.
Je dois vous avouer que j'ai un peu peur. Quand je vois tous ces mecs galérer, souffrir de tout leur corps pour gagner le même smic que celui qui a le cul posé derrière un bureau, et qui se plaint encore plus, je me dis que c'est bien injuste. Et je tombe dans les clichés, bigre. Moi, j'aimerais devenir prof, pour apprendre quelque chose qu'on oublie bien souvent : l'humilité. On a tendance à oublier ce qu'est la vraie vie, car tout nous tombe directement dans le bec, et quand j'en vois qui continuent de se plaindre, ça me débecte. Voila, c'est dit, le monde, c'est pas les jolies choses bien carrées que l'on apprend dans les livres. Le monde, c'est pas intéressant, et c'est pas juste, et faut jamais perdre ça de vue.
Quel moralisateur je fais.
Et l'on rencontre des gens qui ne sont pas des profs, des jeunes qui ne sont pas des élèves, et des situations dont on avait plus ou moins entendu parler. On trouve un travail dans une usine. Ah, c'est donc ça le Taylorisme, c'est donc ça ce qu'ils appellent la déshumanisation, l'homme-machine. Je comprends mieux. C'est ça que vivent certaines personnes toutes leur vie, c'est donc pour éviter de faire cela même que je fais des études, donc. Au delà du lycée, il existe donc des vrais gens, qui eux, ne font pas des débats en carton sur des concepts philosophiques, qui ne cherchent pas à savoir si c'est mieux d'écrire "autant pour moi" ou "au temps pour moi", et qui ne te reprennent pas quand tu dis "c'est la fille à Denis.". Ils te disent bonjour, te demandent si ça va, cherchent plus ou moins à causer du temps qu'il fait, et aiment critiquer celui qui leur donne des ordres. Et nous, on étudie pour devenir cette personne là, celle qu'ils appellent " le tiroir caisse " ou "le bandit manchot". Car en faisant des études, si on se débrouille bien, on arrivera à un poste plus élevé que ceux qui triment depuis des années. On ne saura pas tout ce qu'ils doivent vivre pour remplir nos quotas, et à vrai dire, cela ne nous intéressera pas. L'important, c'est le rendement.
Je dois vous avouer que j'ai un peu peur. Quand je vois tous ces mecs galérer, souffrir de tout leur corps pour gagner le même smic que celui qui a le cul posé derrière un bureau, et qui se plaint encore plus, je me dis que c'est bien injuste. Et je tombe dans les clichés, bigre. Moi, j'aimerais devenir prof, pour apprendre quelque chose qu'on oublie bien souvent : l'humilité. On a tendance à oublier ce qu'est la vraie vie, car tout nous tombe directement dans le bec, et quand j'en vois qui continuent de se plaindre, ça me débecte. Voila, c'est dit, le monde, c'est pas les jolies choses bien carrées que l'on apprend dans les livres. Le monde, c'est pas intéressant, et c'est pas juste, et faut jamais perdre ça de vue.
Quel moralisateur je fais.